Par Fran REY
Depuis quelques temps le débat des smartphones revient à la une. Particulièrement lorsqu’ils concernent les enfants où la jeunesse.
Documentaire diabolisant les écrans et l’usage actuel des téléphones, images choc « révélatrices de conséquences édifiantes », et même « études clés » aux titres « pute-à-clics » précisant que les selfies ont causé plus d’accident mortel que les morsures de requins.
Le smartphone est présenté comme une addiction, je ressens même cela comme l’addiction tendance du moment où certains se prennent au jeu et après s’être auto-proclamé geek, avouent honteux (mais pas vraiment) addict à leur smartphone.
C’est quoi une addiction ?
D’après le site du gouvernement drogues.gouv.fr concernant les addictions (Révisé par le Pr Pier-Vincenzo PIAZZA, 2015)« Les addictions concernent le tabac (nicotine), l’alcool, le cannabis, les opiacés (héroïne, morphine), la cocaïne, les amphétamines et dérivés de synthèse. Parmi les addictions sans substance, seul le jeu pathologique (jeux de hasard et d’argent) est cliniquement reconnu comme une dépendance comportementale dans les classifications diagnostiques internationales (DSM 5, CIM 10). »
L’addiction au smartphone n’est donc pas reconnue comme telle à ce jour.
Cependant, la vague médiatique sous-entend le contraire, particulièrement en direction des jeunes.
Pour illustrer ce propos, il suffit de taper 2 mots clés dans la barre Google dans l’onglet actualité :
Jeunes et Smartphone
Sur la première page s’affiche 14 résultats :
- 8 résultats utilisent les termes de dépendance et d’addiction. Les auteurs, 20minutes, BFMtv, Midilibre, Clubic, France inter…
- 4 résultats mettent en avant les méfaits des smartphones auprés des jeunes et jeunes adultes
- 1 résultat parle de contrefaçons de smartphones
- 1 résultat annonce un nouveau jeu télévisé sur mobile
Le premier article est de « Midi-libre » en se penchant dessus est cité « En France, chez les jeunes, selon de récents sondages, le temps passé sur son smartphone dépasserait les 35 heures par semaine ! » mais les sondages ne sont pas citée, les sources n’apparaissent pas ou très peu, il y est question d’avis de spécialistes, psychologues, médecins, actionnaires, mais à nouveau pas de nom de date de propos cités, pas ou très peu de sources excepté d’autres journaux.
En effet Midi libre cite 20minutes, BFM et france inter font référence à un journal américain etc mais la vrai source de l’info reste difficile à trouver, les spécialistes, sources et études officielles sur le sujet aussi.
Comment donc démêler le vrai du faux, l’approximatif du véridique ?
J’ai opté par un retour en arrière pour relativiser sur cette idée de nouvelle addiction touchant les jeunes «comme jamais jusqu’à présent ».
Retour vers le futur … euh passé
(D. Ichbiah, 1998) « La relation qui s'installe entre l'enfant et son Tamagotchi est très forte et réalise un asservissement »
Puis ce sera tour à tour la toupie Beyblad, les cartes de jeu Pokemon, les écouteurs et mp4, les Handspinners, qui alerteront pour des raisons similaires.
Et pour qui, tour à tour seront instauré des mesures drastiques d’interdiction plutôt que d’éducation.
Aujourd’hui donc rien de réellement nouveau. Oui les jeunes, ou pas, ne soyons pas discriminants, parler d'addiction de tout le monde aux écrans en général est bien plus pertinent et moins discriminatoire.
Tout le monde donc à des réactions et comportements approprié ou non, dangereux ou pas.
Car effectivement si le smartphone (comme toute choses pouvant apporter une sensation de bien-être tel que la nourriture, le sport) est consommé, pratiqué, utilisé, de manière inapproprié, et/ou excessive peut avoir des conséquences néfaste, il peut à contrario, (utilisé de manière raisonné et raisonnable), amener à des retombées positives.
Du problème aux opportunités éducatives ou l’intérêt pédagogique des smartphones.
Utilisé son téléphone en cours ? Pourquoi pas après tout ? L’usage réfléchi avec l’accompagnement d’un professeur peut être utile.
Encourager un élève à chercher par lui-même un résultat sur son téléphone, c’est le rendre acteur de la construction du savoir, il apprend à trier les informations.
Un élève se souviendra d’autant mieux des difficultés qu’il a rencontrées s’il réussit lui-même à les surmonter.
Repenser l’école
La révolution numérique devrait conduire à « repenser » le rôle de l’école et de l’éducateur.
Pour (Benoît Virole, 2014) Psychologue, psychanalyste, docteur en psychopathologie et docteur en sciences du langage. la grande question est de savoir comment il faudrait passer « d'un système scolaire classique où le pédagogue est seul détenteur du savoir, à un autre système où le pédagogue devrait être celui qui apprend à l'élève comment se servir des accès aux connaissances présentes sur le web, ce qui implique qu'un grand changement doit être opéré sur ce plan ».]
Le développement du numérique peut favoriser certaines aptitudes, mais peut aussi en entraver d'autres. Dans tous les cas, il sollicite l'émergence de nouvelles formes de pensées, de comportements, et de structures telles que l’école. Lieu ou beaucoup de choses se jouent.
Ordinateur dans les écoles, tableaux connectés, l’on passe du rétroprojecteur aux vidéo projecteurs dans chaque classe ou presque. L’éducation s’adapte peu à peu aux nouvelles technologies et pourtant, un pas en avant, et trois pas en arrières.
Sous la pression, que sais-je ? Des médias, des parents d’élèves peut-être inquiet de cette consommation du smartphone auxquelles ils n’ont pas étaient habitué, de professeurs excédés de cette utilisation, peu ou pas formé à l’éducation au numérique et aux médias, l’interdiction se pose. Les mesures nationale sont prisent : le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, compte renforcer l’interdiction des téléphones portables dans les écoles et collèges à la rentrée 2018.
Etait-ce la seule solution ? Était-ce même une solution ?
La connaissance est présente à grande échelle sur le web, le système scolaire est décalé par rapport à la transmission du savoir du fait que le statut de la relation entre le sujet et la connaissance est totalement modifié et a changé qualitativement.
La connaissance est désormais sur le web. Doit-elle être acquise par le sujet ou doit-on accompagné le sujet, le formé, à chercher cette connaissance et à l’appréhender.
L’ajout des compétences numériques dans le programme scolaire des élèves ne devrait pas forcément nécessiter d’aménagement dans l’horaire, mais leur intégration aux activités d’apprentissages disciplinaires. Pour moi l'éducation aux écrans passe par l'école.
L’idée serait donc d’intégrer ces nouveaux outils dans les pratiques pédagogiques et de proposer un autre usage du smartphone que celui de la « «simple consommation de jeux, de vidéos et de réseaux sociaux » en utilisant cet outil comme outil de création et d’apprentissage.
Et tout comme l'introduction de l'imprimerie, a permis le partage et la démocratisation du savoir, ne plus avoir à acquérir cette connaissance mais apprendre à la trouvé et à l’utilisé ne serait-t-il pas une grande avancé ?
L'éducation aux médias peut fournir des compétences essentielles pour jouer, apprendre et travailler en tant que citoyens du monde numérique.
Et les structures ou organismes d’éducation à ceux-ci existe déjà.
Qu’attendons-nous ?
REY Fran
02/02/2018
Pour aller plus loin :
- Mediasmart Organisme d’éducation au numérique et aux médias canadien
https://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=en&u=http://mediasmarts.ca/&prev=search
- Pubmalin programme d’éducation aux médias et à la publicité,
- CLEMI centre pour l’éducation aux médias et à l’information
- CANOPE le réseau de création et d'accompagnement pédagogiques
- les clés des média : série de petites vidéos expliquant de manière simple les notions importantes médiatiques.
http://education.francetv.fr/matiere/education-aux-medias/cinquieme/programme/les-cles-des-medias
Bibliographie
Benoît Virole, p. p. (2014, 01 27). L’IMPACT DE LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE SUR LES ENFANTS ET LES ADOLESCENTS : repenser l'école. Consulté le 02 01, 2018, sur l'orient le jour: http://www.carnetpsy.com/article.php?id=999&PHPSESSID=gafjuplmpith1hur66b30p28s3
D. Ichbiah, j. s. (1998, juin 25). l'internet dépendance. Consulté le février 01, 2018, sur carnet psy: http://www.carnetpsy.com/article.php?id=999&PHPSESSID=gafjuplmpith1hur66b30p28s3
Révisé par le Pr Pier-Vincenzo PIAZZA, G. P. (2015, 08 10). l'essentiel sur les addictions, qu'est ce qu'une addiction. Consulté le 02 01, 2018, sur drogues.gouv: http://www.drogues.gouv.fr/comprendre/l-essentiel-sur-les-addictions/qu-est-ce-qu-une-addiction
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